C’est la deuxième fois que je fais un séjour prolongé aux Etats-Unis mais les deux expériences ont été très différentes, d’une part parce que New York et Orlando sont deux villes que beaucoup de choses opposent et d’autre part parce qu’on ne vit pas les journées de la même façon lorsque l’on est étudiant ou employé(e).
Quelques observations :
Je n’avais eu aucune difficulté à me nourrir correctement à
New York, cette fois ce fut plus difficile. Il faut constamment remplir
son frigo et amener son pack lunch au travail car dès que l’on mange à
l’extérieur, les occasions de manger à peu près sainement se font rares. Les
diverses cafétérias proposent de larges choix de burgers et pizzas en tout
genre, pour des légumes, on repassera.
J’essaye d’éviter les généralités abusives, on ne juge pas une
nation sur le comportement de quelques individus : je dirais donc que la
plupart des Américains que j’ai rencontrés n’ont pas vraiment de notions de
nutrition.
Qu’ils aient 20 ans ou 50 ans, mes collègues s’amenaient parfois du
pop-corn et du bacon comme dîner, pas besoin d’être un maniaque de
l’alimentation pour voir qu’il y a comme un problème.
Et les espèces de
scooters de Wall-E sont presque déjà une réalité en Floride tant beaucoup de personnes en surpoids peinent à se déplacer.
Je ne leur jette pas la pierre : quand on se rend dans un
supermarché, on se rend vite compte que les produits « sains »
(viande sans additif, légumes frais, lait…) sont hors de prix. Il faut faire
des choix. Sur ce thème, je recommande un documentaire très intéressant, A
place at the table, que j’ai vu avec Sara à Washington l’année dernière et qui explique de manière
alarmante comment beaucoup d’Américains sont à la fois obèses et sous-nourris
(parce que mal-nourris)
C’est clair, être française, c’est très exotique. Je n’ai pas un
accent français très prononcé et la plupart de mes interactions avec les guests
ont été tout à fait traditionnelles. Mais parfois certains sont plus curieux et
regardent nos nametags pour connaître nos prénoms ou savoir d’où l’on vient. Et
ça ne manque jamais : ah la France, que c’est beau, que c’est loin, que
c’est romantique, ils ont vu la Tour Eiffel et ils ont A-DO-RE. Beaucoup
essayent de dire « merci » et « au revoir », c’est sympa.
L’Europe en fascine plus d’un : ils trouvent cela fantastique
que l’on puisse changer de pays en quelques heures, voir plusieurs pays en
quelques semaines. J’essaye de leur expliquer que comme l’Europe est à l’échelle
des Etats-Unis, cela correspond à la facilité avec laquelle ils changent d’Etat i.e. sans vraiment
s’en rendre compte. Mais rien n’y fait, cela les impressionne moins.
Que l’on adore ou que l’on déteste, Disney reste le symbole du
capitalisme triomphant à l’américaine. C’est vrai, l’objectif final est de
vendre, de faire augmenter le chiffre d’affaires. Moi qui suis encore mal à
l’aise avec cette dimension là (je me soigne, je suis en école de commerce),
j’ai quand même choisi le secteur le plus mercantile de tous en optant pour
merchandise.
Mon expérience de vente la plus désagréable a été quand j’ai été
mise sur le chariot ambulant à vendre des babioles qui brillent et qui font du bruit. Les parents nous voient avant leurs enfants et
nous maudissent du regard parce qu’ils savent qu’ils vont être obligés
d’acheter une merdouille profondément inutile pour éviter les larmes (qui arriveront, inévitablement).
Mais cela n’a été qu’une soirée de ces neuf fantastiques semaines. Pour
moi, Disney a toujours été beaucoup plus que de simples produits de
consommation. La lettre de motivation que j’ai rédigée pour ce travail a été la
plus simple que j’ai jamais eu à écrire, je crois profondément dans les
valeurs de l’entreprise. Rien n’est jamais assez beau, assez bien. Disney ne recherche rien de moins que la perfection et je pense que
toutes les entreprises du monde auraient à apprendre de la façon dont l’entreprise
traite ses clients. C’est vrai qu’il faut dépenser beaucoup d’argent pour s’offrir
des vacances en famille à Walt Disney World et je le regrette. Mais une fois
les tourniquets passés, chaque cast member se pliera en quinze pour rendre le
séjour des guests magique, qu’ils restent dans le plus classe des hôtels Disney ou
qu’ils ne soient là que pour la journée. Je suis fière d'avoir fait partie de cela.
En deux mois, j’ai vu des dizaines voire des centaines de m gical moments et presque aucun n'était une simple vente. Walt Disney voulait
créer un endroit où enfants et parents peuvent passer la journée ensemble et passer de bons moments. Je ne sais pas s’il serait satisfait de la dimension
qu’a pris l’entreprise mais il est certain que son objectif a été atteint. Walt
Disney World ce n’est pas que de longues files d’attente, des factures
hallucinantes et une chaleur écrasante.
C’est aussi des guests qui
écrivent des lettres une fois rentrés chez eux pour dire qu’ils ont été
particulièrement bien traités par tel ou tel cast member, plusieurs générations
qui chantent Let it go à s’en arracher les poumons pendant les feux d’artifices
Fozen à Hollywood Studio, des petites filles qui n’en croient pas leurs yeux parce
qu’Anna et Elsa leur ont envoyé un baiser pendant la parade, des centaines de
personnes qui s’extasient lorsque la fée clochette s’élance du haut du château pendant
Wishes ou un petit garçon qui pleure de joie parce qu’il vient de voir sur ma
pochette que j’avais le pins Capitaine Crochet qu’il recherche depuis 10 jours et qu'il va enfin pour échanger un de ses pins pour l'avoir…
Et ce sont de toutes petites attentions qui font la différence comme offrir des
dizaines de stickers Mickey aux personnes qui voudront emballer ce qu’elles
achètent ou appeler les petites filles princesses et leur faire la révérence.
Mon magical moment préféré : faire des oreilles de Mickey sur les glaces des
enfants !
Contrairement à ce qu’espéraient croyaient ma famille et mes amis,
deux mois chez Mickey ne m’en ont pas dégoûtée, loin de là ! J’ai
découvert que je suis très loin d’être obsédée par l’univers Mickey, je le suis
à peine autant qu’un Américain moyen.
J’adore les parcs mais ce sont quand même les longs métrages que
je préfère: j’ai grandi dans les années 90, le deuxième Age d’or de Disney, et
nous avons été gâté(e)s: La Belle et la Bête (1991), Aladdin (1992), Le
Roi Lion (1994), Pocahontas (1995), Le Bossu de Notre-Dame (1996), Hercule
(1997), Mulan (1998), Tarzan (1999)… Et même avec les années qui passent, je trouve que la qualité des films ne faiblit pas, de l'image à la musique, la quête de perfection est toujours présente.
Je préfère les endroits bien desservis par les transports en commun où je suis tout à fait indépendante, les pays sensibilisés à la préservation de l’environnement et qui ont une Histoire, des choses à visiter.
Est-ce que je recommanderais ce programme ?
Oui, oui, oui, un
million de fois oui ! Me voilà rentrée et je ne réalise toujours pas de la
chance que j’ai eu de pouvoir passer deux mois à travailler à Walt Disney
World. Disney propose cet International College Program depuis dizaines d’années
et ils sont très bien rodés : on est très bien encadrés, bien logés, l’accès
gratuit et illimité à tous les parcs rend le séjour magique et les heures de
travail moins pénibles et les réductions sur les produits font de nous un
nouveau moyen de promotion de la marque (nous revenons tous chez nous avec des
t-shirts ou des mugs ou des peluches…dans mon cas c'est "et....et")
Donc que vous soyez des fanatiques de Disney ou que cherchiez
juste un job d’été au soleil, foncez ! Il faut bien sûr considérer
attentivement le budget que cela suppose et le processus de recrutement qui est assez rigide mais si vous
cochez toutes les cases, n’hésitez plus !
2 mois c'est court, c’est vrai, mais cela permet que la lassitude
ne s'installe pas ! Je serais bien restée un mois de plus mais six mois ou
un an me paraissent trop longs, le travail très répétitif et la monotonie s’installe
rapidement. Quand on sait qu’on est là que pour deux mois, on profite à fond de
chaque journée.
Le prochain blog arrive à grands pas mais en attendant…there’s no
place like home !